LA BELOTE
Je ne sais pas pour vous, mais, pour moi, la belote, ça avait un sens. J'ai l'impression que, lorsque je prononce ce mot, ça n'en a plus aucun (de sens) pour personne, à partir d'une génération à mi-chemin entre celle des fans de Nabilla, et la mienne. J'explique: lors des réunions familiales, quand j'étais gamin, il arrivait que, après le repas de midi, mes parents proches et moins proches occupent quelques heures de l'après-midi du dimanche à faire une belote. Je trouvais ça saugrenu. Pourtant, quand j'allais au lycée, pour y accéder, je devais traverser un square. Et sur certains bancs dudit, il y avait des hommes d'un certain âge, qui tapaient une belote. Aujourd'hui, sur ces mêmes bancs, on ne trouve que des sans-abris, avec leurs paquets.
Qui se souvient encore de cette réplique :
" César : Oui, tu me fends le cœur. Pas vrai, Escartefigue ? Il nous fend le cœur."
Oui, je sais, ils ne jouaient pas à la belote, dans Marius, mais à la manille coinchée. Ça n'empêche ! Qui se souvient encore de cette fameuse partie de cartes, et de Pagnol ? Vous avez encore le temps de taper le carton, vous ? Dans ce monde, à la vitesse où il va ?
Voilà quelques pages qui rafraîchiront la mémoire à quelques-uns d'entre vous, elles aussi, publiées dans un Super-Pocket Pilote, et illustrées par un dessinateur débutant, qui depuis s'est illustré parmi nous, et qui s'appelle Mulatier... J'espère qu'il ne m'en voudra pas de cette lointaine exhumation !